Jean-Pierre Riso, président de la FNADEPA. © Capture
Organisé entièrement en version numérique, le colloque national 2022 de la Fédération Nationale des Associations de Directeurs d'Établissements et Services pour Personnes Âgées (FNADEPA) s’est intéressé, mardi 25 janvier, aux politiques liées au grand âge et à l’autonomie. Au travers de thématiques fortes telles que le virage domiciliaire, la création de la 5ème branche de la sécurité sociale ou encore les regroupements d’établissements, les différents intervenants se sont ainsi exprimés sur les politiques Vieillesse, passées, présentes et à venir.
« Le cadre législatif reste indispensable »
« En 2040, un tiers de la population aura plus de 60 ans », indiquait ainsi Jean-Pierre Riso, le président de la FNADEPA, regrettant ici une adaptation « trop lente » alors que le papy-boom « aura un impact sur toute notre société ». « En septembre dernier, 40 % de nos établissements étaient en mode dégradé et un quart avaient gelé leurs admissions faute de personnel nécessaire », poursuivait également le président de la fédération, lors de son discours inaugural.
Face au manque de main-d’œuvre, le directeur d’établissement appelle à « une redynamisation des métiers » ainsi qu’à « valoriser les personnes et les établissements ». Pour aller dans ce sens, la FNADEPA a d’ailleurs rappelé son engagement pour la mise en place d’une réforme Grand âge « cohérente et globale ». « Le cadre législatif reste indispensable pour impliquer tous les leviers dans une évolution nécessaire du Grand âge », insistait Jean-Pierre Riso.
Face au manque de main-d’œuvre, le directeur d’établissement appelle à « une redynamisation des métiers » ainsi qu’à « valoriser les personnes et les établissements ». Pour aller dans ce sens, la FNADEPA a d’ailleurs rappelé son engagement pour la mise en place d’une réforme Grand âge « cohérente et globale ». « Le cadre législatif reste indispensable pour impliquer tous les leviers dans une évolution nécessaire du Grand âge », insistait Jean-Pierre Riso.
« Les politiques publiques se déchargent sur les familles »
Intervenant dans une table ronde intitulée « Le vieillissement, dernière des priorités politiques ? », la sociologue Mélissa Asli-Petit a, en partie, expliqué ce manque de discussions autour du Grand âge, par « l’âgisme ambiant ». « D’une certaine manière, les politiques publiques se déchargent sur les familles », poursuivait la jeune femme, insistant pour que « tous » s’emparent du sujet : « puisque les aidants représentent un quart des salariés, même les entreprises doivent s’interroger ».
« Suite à la crise sanitaire, nous pensions que les débats allaient reprendre, que les réformes allaient venir », racontait, dans la même table ronde, Annabelle Vêques. Regrettant que la situation soit aujourd’hui « retombée », la directrice de la FNADEPA compte bien, ces prochains mois, porter le sujet du Grand âge « sur le devant de la scène ».
« Suite à la crise sanitaire, nous pensions que les débats allaient reprendre, que les réformes allaient venir », racontait, dans la même table ronde, Annabelle Vêques. Regrettant que la situation soit aujourd’hui « retombée », la directrice de la FNADEPA compte bien, ces prochains mois, porter le sujet du Grand âge « sur le devant de la scène ».
« Ces révélations ne reflètent pas la réalité de la majorité des établissements »
Ces derniers jours, la sortie du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, met involontairement les EHPAD, et plus particulièrement le groupe Orpéa, sous le feu des projecteurs. Pour autant,
Annabelle Vêques regrette cet ouvrage « dans la mesure où il jette l’opprobre sur tous les EHPAD ». « Ces révélations ne reflètent pas la réalité de la majorité des établissements », a par ailleurs rappelé Jean-Pierre Riso.
Pour Mélissa Asli-Petit, la crise sanitaire comme la sortie de ce livre s’inscrivent dans le champ « émotionnel » : « Ils choquent, certes, mais n’ont pas forcément d’impact sur le long terme ». « Nous devons aller vers une prise de conscience globale », poursuivait la sociologue, tout en insistant sur la nécessité de prendre en compte le parcours de vie de la personne « dans son ensemble », « de considérer les personnes âgées comme des citoyens qui ont besoin de lien social, de se sentir utile… ».
Annabelle Vêques regrette cet ouvrage « dans la mesure où il jette l’opprobre sur tous les EHPAD ». « Ces révélations ne reflètent pas la réalité de la majorité des établissements », a par ailleurs rappelé Jean-Pierre Riso.
Pour Mélissa Asli-Petit, la crise sanitaire comme la sortie de ce livre s’inscrivent dans le champ « émotionnel » : « Ils choquent, certes, mais n’ont pas forcément d’impact sur le long terme ». « Nous devons aller vers une prise de conscience globale », poursuivait la sociologue, tout en insistant sur la nécessité de prendre en compte le parcours de vie de la personne « dans son ensemble », « de considérer les personnes âgées comme des citoyens qui ont besoin de lien social, de se sentir utile… ».
« Faire du Grand âge l’un des sujets majeurs de ces prochaines années »
Afin d’aller dans cette direction, les participants de cette journée de débat ont également fait part de leurs réflexions sur les changements possibles. La ministre déléguée en charge de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, a ainsi, dans un discours préenregistré, évoqué la médicalisation des EHPAD ainsi que « la nécessité d’ouvrir les établissements vers l’extérieur », « intégrés au territoire ». Dans la dernière table ronde de la journée, Jean Petaux, politologue, a quant à lui proposé de rattacher un secrétaire d’État à l’Autonomie, directement au Premier ministre, ou du moins au ministère de l’Économie, et ce afin d’ « afficher la transversalité du sujet » et « de permettre des politiques globales ».
À l’heure de la conclusion, Jean-Pierre Riso a réaffirmé « la nécessité d’une loi […] dès 2022 ». Au travers de la campagne présidentielle et même plus loin, la FNADEPA a insisté sur sa volonté de « faire du Grand âge l’un des sujets majeurs de ces prochaines années ». Le prochain congrès de la fédération, qui se tiendra à Rennes les 9 et 10 juin 2022, ira d’ailleurs dans ce sens puisqu’il se concentrera sur la « réalité » des personnes âgées « à l’horizon 2050 ».
À l’heure de la conclusion, Jean-Pierre Riso a réaffirmé « la nécessité d’une loi […] dès 2022 ». Au travers de la campagne présidentielle et même plus loin, la FNADEPA a insisté sur sa volonté de « faire du Grand âge l’un des sujets majeurs de ces prochaines années ». Le prochain congrès de la fédération, qui se tiendra à Rennes les 9 et 10 juin 2022, ira d’ailleurs dans ce sens puisqu’il se concentrera sur la « réalité » des personnes âgées « à l’horizon 2050 ».